Les questions de gestion des risques sont aujourd’hui au cœur des agendas de politiques d’aide au développement : gestion des risques sanitaires, climatiques, de marchés, politiques… Cette priorité politique s’est accompagnée de nombreux développements théoriques et méthodologiques, notamment articulés autour des concepts de vulnérabilité aux aléas, de résilience, et plus spécifiquement d’adaptation aux changements climatiques.
De par son expérience d’appui au développement rural dans les pays du sud, l’IRAM partage cette préoccupation réaffirmée pour la résilience et la durabilité des systèmes d’activités. La gestion des risques est un dénominateur commun à la plupart des thèmes abordés par l’IRAM, aussi bien dans ses activités d’appui à la gestion des ressources naturelles, à la sécurisation des systèmes pastoraux, à la structuration des filières que dans celles d’analyse des politiques de gestion de la sécurité alimentaire. Ainsi, nos activités et nos travaux d’études nous ont conduits à développer, emprunter, évaluer certaines démarches et outils permettant de mieux appréhender et gérer le risque à des échelles variées (systèmes d’activités, systèmes agraires, agroécosystèmes…). C’est donc avec grand intérêt que nous suivons le développement d’approches méthodologiques visant à mieux analyser la vulnérabilité et à renforcer la résilience des économies et sociétés rurales faces aux aléas.
Elle-même inspirée de la vision du développement humain en terme de capacités et capabilités proposée par A. Sen dans les années 1980, l’approche basée sur les moyens d’existence durables, initialement popularisée par la coopération britannique dans les années 1990, est à l’origine de nombreux développements méthodologiques proposant un cadre d’analyse et de mesure de la vulnérabilité et de la résilience des ménages et des communautés rurales. Cette approche est également au cœur d’outils de diagnostic, de formulation et d’évaluation d’actions visant à renforcer les processus d’adaptation aux changements climatiques.
Cette journée d’étude propose de mener une réflexion sur les apports et les limites de ces approches méthodologiques visant à mieux intégrer les enjeux liées à la vulnérabilité aux aléas et à l’adaptation aux changements climatiques dans les actions et politiques de développement. Nous proposons, en particulier, d’apporter un éclairage sur les questions suivantes :